Calcul de probabilités
L’Axiomatique de Kolmogorov
Le concept de probabilité
n’est pas la propriété exclusive des mathématiciens, dans le langage usuel, le
mot de « probabilité » caractérise la possibilité apparente d’un fait
sans qu’il soit besoin d’invoquer les mathématiques pour le comprendre. .
Ce que nous apprend
Kolmogorov, c’est qu’avant de parler de probabilités au sens mathématique,
il faut vérifier que l’on se trouve bien dans un espace
de probabilités dont les composantes, l’organisation et les règles
de quantification vérifient certaines propriétés particulières.
Pour cela il nous faut :
A Une
expérience aléatoire dotée d'un protocole définissant les modalités d'obtention
d'un résultat (appelé issue) sous l'influence exclusive du hasard
B Un univers qui est l'ensemble Ω de toutes
les issues possibles de l'expérience aléatoire
C Des
évènements A i qui sont des sous-ensembles (des
parties) de Ω
Si on appelle ℘(Ω)
l’ensemble de parties Ai de W sur
lesquelles on veut exprimer une probabilité, ℘(Ω)
doit vérifier les propriétés d’une TRIBU c’est à dire
Si A i Î ℘(Ω)
, son complémentaire, Ω privé de Ai, noté = Ω – A i Î ℘(Ω)
Si on prend une suite dénombrable de classes (A1 , A 2 , ..A n) , leur réunion ( U A i ) appartient à
℘(Ω)
L’ensemble vide noté Æ est dans ℘(Ω). C’est
l’évènement impossible
D et
enfin il nous faut un procédé de mesure de la probabilité (mesure de Ai
= P(A i))
associée à tout évènement A i de la tribu.
Ce qui sous-entend que les évènements, en tant que sous-ensembles doivent être
mesurables.
A ce sujet nous devons
remarquer que le nombre d'éléments d'un ensemble fini dénombrable en
constitue une mesure au sens mathématique et que l'ensemble des parties de
Ω (si on y ajoute ∅ et Ω lui-même) constitue une tribu sur
Ω. Dans ce cas un évènement
constitué d'un seul élément de Ω est dit élémentaire. Mais si une expérience
aléatoire adopte un tel ensemble pour univers, il faudra préciser dans son
protocole qu'elle ne doit favoriser ou défavoriser aucun des éléments de cet
ensemble. Autrement dit: tous les éléments de cet ensemble doivent être équiprobables
devant cette expérience. |
La mesure P(A i) d'un évènement est comprise
entre 0 et 1 et elle doit vérifier certaines propriétés qui
ne sont en fait que la traduction en langage mathématique du concept intuitif
de probabilité, lié au concept mathématique de mesure.
P est une application de la tribu ℘(Ω)
vers [0 ; 1 ]
. P(A i) Î [ 0 ; 1 ]
P(Ω) = 1 (il est certain qu’un
évènement de Ω se produira)
Si A1 et A2 sont disjoints P(A1
U A2) = P(A1) + P(A2)
Cette propriété est aussi vraie pour une famille plus nombreuse de A i
disjoints.
Donc
les évènements sont les sous-ensembles de W sur lesquels la
probabilité a un sens. L’ensemble des évènements contient forcément l’ensemble
vide, le complémentaire de chaque évènement et la réunion d’un nombre
quelconque d'entre eux.
Propriétés de
la tribu A :
D’abord
quelques dessins pour fixer les idées sur les opérations sur les ensembles.
Les ensembles notés A et B sur le dessin
sont des évènements (peut être réduits à un seul élément mais on les imagine à
priori comme en contenant plusieurs). Ce qui permet de les appeler évènements,
c’est qu’on peut déterminer leur probabilité P(A) , P(B) , ainsi que la
probabilité de leur réunion
P(A
U B), de leur intersection
P(AÇ B) de leur
complémentaire ou de leur négation P() et P( ).
A chaque
opération sur les ensembles correspond un opérateur logique sur les évènements
associés.
Par exemple à la réunion de A et de B (notée A U B) correspond la réalisation de l’évènement A OU de l’évènement B . Opérateur logique OU inclusif. Ce qui signifie qu’il est équivalent de dire « je mesure la probabilité pour que A ou B se réalise » ou « je mesure la probabilité pour que l’un des évènements contenus dans A U B se réalise » .
Aux opérateurs logique entre évènements ...
« non Ai » est l’évènement
contraire de Ai noté
Le Ou entre 2 évènements est exclusif
quand il implique la réalisation d’un évènement mais pas de l’autre
(« vous
avez le choix entre fromage OU dessert » ,
l’un exclut l’autre) .
Symbole
du OU exclusif en logique : Å
Le Ou entre 2 évènements est inclusif
quand il implique la réalisation d’au moins l’un des évènements
(« Pour y avoir droit il faut être riche OU
chanceux ».
Rien n’interdit d’être chanceux ET riche)
Symbole
du OU inclusif en logique : +
Le ET entre 2 évènements implique la réalisation simultanée des 2
évènements en un seul.
(« je suis petit ET
méchant ». Les deux à la fois).
Conjonction de 2 ou plusieurs évènements.
Symbole
du ET en logique : Le point ·
....Correspondent
des opérations sur les ensembles d’évènements.
À
l’évènement correspond l’ensemble complémentaire de Ai
dans Ω noté CΩ Ai
L’évènement A1 U A2
est la réunion de 2 évènements. Il se
produit si A1 se produit OU si A2 se produit (ou les 2 en même
temps ce qui est le signe du OU inclusif) .
On
peut le noter A1 OU A2 .
Cet
évènement appartient à A.
L’évènement A1 Ç A2 est appelé conjonction
ou intersection de A1 et A2
Il
correspond à la réalisation simultanée de A1 ET A2 .
On
appelle cet évènement A1 ET A2 .
2
évènements A1 et A2 sont dits incompatibles
si la réalisation de l’un exclut la réalisation de l’autre.
Ce
qui signifie que leur réalisation simultanée est impossible et donc, que l’intersection
de A1 et A2 est vide..
Exemple
« tirer un numéro pair » et « tirer un numéro
impair » quand on ne tire qu’un numéro.
Dans
ce cas le OU qui les réunit est à la fois inclusif et exclusif puisque
la classe A1 et la classe A2 n’ont aucun point commun.
On
dit que les ensembles qui les représentent sont disjoints
(ils n’ont aucun point commun)
L’intersection (Ç Ai )
d’une suite dénombrable d'évènements est incluse dans Ω.
Mais
il arrive que cet ensemble soit vide.
On
dit qu’un évènement (ou une classe) A1 est inclus
dans A2 ,
ce qu’on note
A1 Ì A2 quand
la réalisation de A1 implique la réalisation de A2 .
L’ensemble
A1 est tout entier contenu dans A2
Propriétés de la probabilité
P(Æ) = 0 .
La probabilité d’un évènement
impossible est nulle. P() = 1 – P(A i) .
On a U Ai = Ω et
ces 2 classes sont disjointes d’où P() + P(A i) = P(Ω) = 1 Si A1 Ì A2 alors P(A1) ≤ P(A2)
Plus l’ensemble d’évènements croît dans Ω plus (à priori) sa
probabilité augmente. Dans le cas général : P(A1 U A2) = P(A1) + P(A2) – P(A1 Ç A2)
Les évènements de A1 Ç A2 sont
comptés 2 fois dans A1 et dans A2 |
Exemples
d’espaces de probabilités
On
tire une boule dans une urne qui contient 3 boules jaunes et 5 rouges.
Une boule est
un évènement élémentaire.
En tout il
y en a 8 possibles : « tirer la boule no 1, tirer la boule no 2,
…tirer la boule no 8 »
Tirer une boule noire est un évènement impossible.
L'évènement correspondant à "tirer une boule
jaune" est l'ensemble A1 des 3 boules jaunes (Par exemple B1 , B5 , B8)
L'évènement correspondant à "tirer une boule
rouge" est l'ensemble A2 des 5 boules rouges (tirer B2 ,
B3 ,B4, B6 ou B7 réalise cet évènement)
Je tire une boule. Elle est rouge ou jaune.
Mais
l’évènement tirer une boule jaune ET tirer une boule rouge est impossible puisque je
ne tire qu’une boule. Cet évènement ne se produit jamais.
L’intersection
de 2 évènements est nulle. Les évènements tirer
une boule jaune et tirer une boule rouge
sont incompatibles.
Par
contre non seulement l’évènement tirer une boule
rouge OU tirer une boule jaune
a un sens mais il se produit a tous les coups
(puisqu’il n’y a que des boules rouges ou des boules jaunes)
.
L’évènement
Tirer une boule jaune est la réunion de
3 évènements élémentaires : tirer B1
ou tirer B5 ou tirer B8
On achète un billet de
loterie parmi une série de 100 numérotés de 00 à 99.
Un numéro de billet est un évènement
élémentaire.
Un numéro de billet se terminant par un 5 est
un évènement contenant les évènements élémentaires suivants : « le 05 , le 15 , …….le 95 » en tout 10
possibilités.
Acheter un billet commençant par un 2
est un évènement contenant les évènements élémentaires suivants :
« le 20 , le 21 , …….le 29 »
en tout 10 possibilités.
« Acheter un billet
se terminant par un 5 ET commençant par un 2 » est un
évènement de la tribu. Un seul cas correspond à cet évènement : on a
acheté le 25. L’intersection (ou conjonction) des 2 évènements
n’est donc pas nulle et les évènements « acheter
un billet se terminant par un 5 » et « acheter un billet commençant par un 2 » ne sont
pas incompatibles. Ils peuvent se produire simultanément.
« Acheter un billet
se terminant par un 5 OU commençant par un 2 » est un
évènement de la tribu.
Il y a 19 billets dans
cet évènement. (on ne compte le 25 qu’une fois) .
« A1 = acheter un billet
se terminant par un 3 »implique « A2 = acheter un billet se terminant par un nombre impair »
A1 Ì A2.
Il faut donc distinguer
l'évènement que constitue l'avènement d'une issue vue par l'observateur qui est
caractérisé par un
verbe par exemple "tirer une noire,
avoir les cheveux bruns, mesurer plus de 1m50, …" et l'évènement au sens
des probabilités qui est un
ensemble d'issues, l'ensemble des issues
qui réalisent l'évènement sur lequel spécule l'observateur.
Exemples de probabilités
Achat d’un billet de
loterie sur 100.
Il y a 100 évènements
élémentaires possibles (autant que de billets) dans Ω.
On décide que tous ont la
même probabilité p (évènements équiprobables)
Et comme tous sont
indépendants. On a
P(Ω) = 1 = 100p d’où on déduit que p = 0.01 . La probabilité d’acheter tel
billet est 1/100.
Par exemple probabilité
d’acheter le billet no 25 P(25) = 1/100
La probabilité de l’évènement
impossible par exemple acheter le no 150 : P(150)
= 0
Billet se terminant par
5 : P(X5) = P(05) + P(15) +…+P(95) = 0.1 = 1/10
Billet ne se terminant pas
par 5 : P() = 1 – 0.1 = 0.9 = 9/10.
Billet commençant par
2 : P(2X) = P(20) + P(21) +…..+P(29) =
0.1= 1/10
Billet commençant par 2 ET finissant par 5 = P(2X
Ç X5) = P(25) = 0.01
Billet commençant par 2 OU finissant par 5 :
P(2X
U X5) = P(2X) + P(X5) – P(25) = 0.2 – 0.01 = 0.19
Pourquoi – P(25) ?
Parce que le billet no 25 est compté 2 fois dans P(2X)
et dans P(X5).
(on peut vérifier qu’il y a
19 billets dans la classe 2X U X5 ) .
Billet impair (un sur
deux)
P(impair) = P(X1) +P(X3)+P(X5)+P(X7)+P(X9) = 5 (0.1) =
0.5 = ½ .
Billet se terminant par 3 Ì billet impair
P(X3) = 0.1 et P(impair) = 0.5
On contrôle que P(X3) ≤
P(impair) normal puisque
{impairs} = {X3} U {X1
U X5 U X7 U X9}
En gros on peut dire que la
définition de cette probabilité est inhérente au fonctionnement de la machine
ou du programme qui imprime les billets. C’est la machine ou le programme qui
sont garants de l’intégrité du lot de 100 billets, de la similitude d’aspects
des billets, de la répartition équitable des chiffres des dizaines et des
chiffres des unités sur les 100 bouts de papiers semblables qui vont être
proposés aux joueurs.
La probabilité découle de la
connaissance exhaustive de l’ensemble des billets.
Probabilités et statistiques.
Nous étudions un échantillon
assez nombreux de la population, mettons 20000 personnes prises au hasard,
selon deux caractères
l’état civil e (marié,
célibataire, veuf)
le nombre n de
télévisions possédées (l’étude dévoile que 0 ≤ n ≤ 4)
C’est ce que l’on appelle une
étude croisée.
Pour une personne donnée je
note (e , n) le couple trouvé. Par exemple (c , 1) correspond à une personne célibataire
possédant 1 téléviseur.
L’étude nous permet de compléter
le tableau suivant par les fréquences en fonction des 2 caractères :
N e |
0 |
1 |
2 |
3 |
4 |
c |
|
|
|
|
|
m |
|
|
F(m,2) |
|
|
v |
|
|
|
|
|
Par exemple, à l’intersection
de la ligne m et de la colonne 2, j’aurais la fréquence de la population mariée
avec 2 télés F(m,2).
Pour avoir la fréquence de
« marié » F(m) il me faudra faire la somme des fréquences de la ligne
m .
Pour avoir la fréquence de
« 2 télés » F(2) il me faudra faire la somme des fréquences de la
colonne 2.
Je peux considérer que F(m,2) est la fréquence de ceux qui sont mariés ET
qui ont 2 télés.
C’est donc l’intersection de
la classe (m) et de la classe (2).
Pour avoir la fréquence de 1 OU
2 télés F(1 ou 2) je ferai la somme des fréquences de
2 premières colonnes.
C’est la réunion de 2
classes.
(1) et (2) sont
incompatibles F (1 ET 2) = 0 les 2 colonnes n’on
aucun point commun
Pour avoir la fréquence de
ceux qui n’ont pas 4 télés F() j’ajouterai les fréquences des 4 premières colonnes.
C’est la classe
complémentaire de la classe 4.
Les lois statistiques nous
disent que lorsque nous avons pris un échantillon assez nombreux, les
fréquences que nous mesurerions dans le population globale, ne seraient pas
très éloignées de celles que nous avons mesurées dans notre échantillon.
On voit bien par ailleurs que
les classes étudiées, si on leur ajoute l’ensemble vide, forment une tribu et
que la fréquence (en tant que chiffre compris entre 0 et 1 affecté à chaque
classe) peut très bien jouer le rôle d’une probabilité.
Il n’est donc pas incorrect
au sens de Kolmogorov, si nous rencontrons une personne au hasard, de dire
que :
la probabilité pour qu’elle
soit mariée est F(m)
la probabilité pour qu’elle
ait 2 télés est F(2)
la probabilité pour qu’elle soit mariée avec 2 télés
est F(m,2)
Tous ces chiffres étant
extraits du tableau constitué lors de notre étude.
Ici, la probabilité ne
découle plus de la connaissance d’un processus ou d’un programme structurant un
ensemble selon des lois précises, mais de l’étude d’une population qui
permet de mesurer les fréquences de modalités de certains caractères, ces
fréquences étant assimilées à la probabilité pour que le caractère prenne la modalité
correspondante.
La loi qui fait correspondre
les fréquences aux modalités est appelée loi de répartition du caractère
selon ses modalités (il peut s’agir de la loi de répartition d’une variable
aléatoire selon ses valeurs) . La connaissance de
cette loi peut découler d’un mécanisme ou d’un recensement. Peu importe, dans
tous les cas, la connaissance de cette loi de répartition équivaut à la
connaissance d’une probabilité.
PROBABILITES TOTALES
Dans tous les cas
P(Ω) = 1
P(Æ ) = 0
P() = 1 – P(A) Si A et B incompatibles
(A et B ne peuvent être réalisés en même temps)
P ( A et B ) = 0
P(A OU B) = P(A) + P(B) Si A et B compatibles
P ( A et B ) ¹
0
P(A OU B) = P(A) + P(B) – P(A et B) Si tous les évènements
élémentaires sont équiprobables (tous ont par définition la
même probabilité)
P(A) =
Card A et Card Ω = nombre
d’évènements élémentaires contenus dans A et dans Ω.
On utilise souvent l’analyse combinatoire pour dénombrer les ensembles et
calculer Card A |
Exemple
jet d’un dé à 6 faces :
Soit X le chiffre
figurant sur la face exposée du dé.
Les possibilités formant
Ω sont X = 1 , X = 2 , X = 3 , X = 4 , X = 5 , X
= 6
P ( 1 ≤ X ≤ 6) =
P(Ω) = 1
Si tous les évènements sont équiprobables et
que leur probabilité est p on a 6p = 1 d’où p = 1/6 .
P(X=1) = P(X=2) = … = P(X=6) = 1/6
P (X =7) = 0 ( X
= 7 ne fait pas partie de Ω)
P (X ¹ 5) = 1 – P(X =
5) = 1 – 1/6 = 5/6
X = 1 et X = 2 sont incompatibles puisqu’on ne jette qu’un dé
d’où
P (X = 1 ET X = 2) = 0
P(X = 1 OU X = 2 )
= 1/6 + 1/6 = 2/6
X pair et X multiple de 3 ne sont compatibles
P (X pair) = P(X = 2 ou 4 ou 6) = 3(1/6) = 3/6 = 1/2
P (X multiple de 3) = P(X = 3 ou 6) = 2(1/6) = 2/6 = 1/3
P(X pair ET X multiple de 3) = P ( X = 6) = 1/6
P(X pair OU X multiple de 3) = P(X pair)
+ P(X multiple de 3) – P(X = 6) = 1/2+1/3 –1/6 = 4/6 = 2/3
cas favorables / cas possibles
Card (Ω) = 6 (6 cas possibles pour
X)
Si A est l’évènement X ≤
4 , le Card (A) = 4
(4 cas favorables à X ≤ 4)
Donc la probabilité de
A : P(X ≤ 4) =
PROBABILITES COMPOSEES
Reprenons l’exemple du jet de
dé à 6 faces.
La probabilité pour que X soit impair est
P(A) = P(X = 1 ou 3 ou 5) = 3/ 6 = 1/2.
La probabilité pour que X soit ≤ 4 est
P(B) = P(X = 1 ou 2 ou 3 ou 4) = 4/6 = 2/3
La probabilité pour que X soit ≤ 4 ET
X impair est
P(A et B) =
P(X = 1 ou 3) = 2/6 = 1/3
Quand on sait que X est impair, (A réalisé)
l’ensemble des possibles Ω subit une restriction en ΩA
ΩA est composé de X = 1, X = 3 , X
= 5 . En fait c’est A qui devient le nouveau référentiel.
Dans
ΩA la probabilité de chaque évènement élémentaire n’est plus
1/6 mais 1/3
La probabilité de X ≤ 4
(évènement B) quand on sait que X est impair (A réalisé)
est dans ce nouveau référentiel :
P(B \ A) = P(X = 1 ou 3)
= 2/3
P(B \ A) se lit probabilité de B
quand A est réalisé (notation possible PA(B)).
Ou probabilité conditionnelle de B (conditionnée par la réalisation de A)
On remarque que P(B \ A) = =
Cela s’explique de la façon
suivante :
Quand A est réalisé, c'est
lui qui devient l'univers et P(B\A) n'est jamais que la comparaison de la
mesure de B∩A (restriction de l'évènement B à A) et de A.
Donc si m(B∩A) et m(A) sont les mesures de ces évènements on a
P(B\A) =
Probabilités conditionnelles (cas général) P(B \ A) = ou
P(B et A) = P(A) . P(B\A) 2 évènements sont dits indépendants si la réalisation de l’un ne
modifie pas la probabilité de l’autre. Probabilités conditionnelles (évènements indépendants) 2 évènements sont dits indépendants si P (B \ A)
= P(B) Ce qui signifie que la
réalisation de A n’a aucun impact sur la réalisation de B et qu'on peut
comprendre comme "la fréquence de B dans A est la même que la fréquence
de B dans l'univers Ω".
Quand les
évènements sont indépendants, on a P (A ET B ) = P(A) . P(B) |
On distribue au hasard 52 cartes à 4 joueurs.
Chacun en a 13.
La probabilité pour que le ♥R soit dans le jeu de Paul est P(B) = 13/52
= ¼ .
La probabilité pour que La ♥D soit dans le jeu de Paul est P(A) = 13/52 = ¼
Mais la probabilité que le ♥R soit dans le jeu de Paul quand la ♥D y est déjà n’est plus que de
P(B\A) = 12/51 car la ♥D occupe une place vacante dans le jeu de Paul (il
n’en reste plus que 12 au lieu de 13) et il ne reste plus que 51 cartes
disponibles pour prendre une autre place.
Donc les évènements A et
B ne sont pas indépendants.
On a P(♥R et ♥D dans le jeu de Paul) = P(♥D dans le jeu de Paul ). P(♥R quand la ♥D y est)
P (A ET B) =
P(A) . P(B\A) =
Confirmons par un autre
procédé de calcul
Tous les jeux possibles pour
Paul sont de la forme XXXXXXXXXXXXX 13 cartes quelconques parmi 52.
Il y a jeux possibles pour Paul
Tous les jeux favorables à
l’hypothèse ♥R et ♥D dans le jeu de Paul sont de la forme
♥R ♥D XXXXXXXXXXX
où les 11X sont quelconques parmi les 50 cartes qui ne sont
pas ♥R ou ♥D . Cela fait combinaisons. favorables.
La probabilité de ♥R ♥D chez Paul est donc
On lance 2 dés à 6 faces.
La probabilité que le dé A donne un 6 P(A = 6) est 1/6.
La probabilité pour que le dé
B donne un 5 est P(B =5) = 1/6.
La probabilité pour que le dé
B donne un 5 quand le dé A a donné un 6 est toujours P(B \ A) = 1/6.
On a donc P(B
\A ) = P(B)
Les évènements A et B sont
indépendants.
Dans ce cas, la probabilité
pour que le 1er dé donne un 6 et le second un 5 est :
P(A = 6 et B = 5) = P(A = 6) . P(B
= 5) =
PROBABILITE DES CAUSES : Loi de Bayes
Supposons qu’un espace de
probabilités soit partitionné selon 2 caractères correspondant à des
évènements dont les modalités sont exclusivement :
A et , B et
Cela revient à dire que notre
espace est partitionné en 4 classes (4 évènements)
A B
, A , B ,
Supposons maintenant que
selon A ou la probabilité de B ou soit radicalement différente.
Par exemple l’évènement B
se produit plus fréquemment quand l’évènement A (ou ) s’est produit.
Cela revient à dire que A (ou ) est une cause de B.
On connaît la relation de cause à effet quand on connaît
La probabilité ou fréquence
de A qu’on appelle p
(La probabilité de de est donc 1–p)
La probabilité P(B \A) = q .
Probabilité de B quand A s’est produit
(Donc P ( \ A) = 1 – q )
La probabilité P(B \ ) = Q . Probabilité de B quand s’est produit
(Donc P ( \ ) = 1– Q )
On peut représenter cette
situation dans l’arbre pondéré suivant :
À droite la partition de
notre espace de probabilité avec la fréquence de chacune des 4 classes
présentes.
Remarquons que (comme il se
doit) la somme des fréquences = 1 :
pq + p(1–q) + (1–p)Q
+(1–p)(1–Q) = 1
Supposons maintenant que
toute trace de l’évènement A (ou ) ait disparu et que seul l’évènement B (ou ) soit observable.
Quand on observe un évènement
B (ou ) on peut se poser la question suivante :
« quelle est la probabilité pour qu’il ait pour cause un évènement A (ou
) ? »
Bayes nous dit comment répondre à cette question :
Supposons qu’on observe
l’évènement B .
Il provient forcément de
l’une des classes
A B p(1–q)
ou B
(1–p)Q.
Le poids total de ces classes
est p(1–q) + (1–p)Q et dans l’ensemble des 2 classes, A
et sont probables en proportion du poids de leur classe.
On a donc
P (A\ B) =
et P (\ B) =
La somme de ces 2
probabilités est bien 1 .
p(1–q)
+ (1–p)Q est la fréquence ou
probabilité de B dans l’ensemble observable P(B).
p(1–q) est
P(A) . P(B \A)
On a donc
P(A et
B)= |
Si on observe l’évènement on raisonnera de façon identique à partir des 2 rameaux
extrêmes de l’arbre, ceux des classes qui contiennent soit : A et
Exemples BAYES
Les machines à laver sont produites à 60% par l’usine
A et à 40% par l’usine B .
L’usine A produit 7 machines
défectueuses sur 10.000. L’usine B en produit 1 sur 10.000.
Nous achetons une machine
défectueuse. Quelle est la probabilité pour qu’elle provienne de l’usine
A ?
P(A) = 0.6
, P( ) = 0.4
P(défaut \ A) = 0,0007
P(défaut \ ) = 0.0001
P(défaut ) = 0.6 x 0.0007 + 0.4 x 0.0001 =
0.00042 + 0.00004 = 0.00046
P(A \ défaut) = 0.00042 / 0.00046 = 91% .
La fréquence d’un gêne G dans la population est 40% .
La probabilité d’attraper une
maladie M quand on est porteur du gêne est 70% , dans
le cas contraire cette probabilité est de 20%.
Quelle est la probabilité
pour qu’un malade de M soit porteur du gêne G ?
P(G) = 0.4
P(non G) = 0.6
P(M) = 0,4 x 0,7 + 0,6 x 0,2
= 0,28 + 0,12 = 0,4
P(G \ M) = 0,28 / 0,4 = 70%.